Histoires d'Anges et autres mots...


"Mon grand-père, raconte le journaliste Christophe Nick, fut déporté par les nazis pendant la guerre, à Buchenwald. Or, il advint qu'un jour de pluie, comme il était mené avec ses camarades, en longue file misérable, aux travaux forcés quotidiens, son sabot glissa dans la boue et il tomba le cul par terre. Le moindre faux pas, dans ce camp, était mortel. Il le savait. Il entendit, derrière lui, un SS armé son fusil. Alors il se tourna, le regarda, tout bête. Allez savoir pourquoi, assis dans la gadoue, il éclata de rire. Le soldat, étonné, hésita un instant, il partit, lui aussi, d'un grand éclat jovial et remit son arme à l'épaule. Mon aïeul survécut à la déportation. Il raconta plus tard qu'un ange lui avait inspiré ce rire et l'avait sauvé de la mort, le plus innocemment qui soit. Il ne s'en sépara jamais. Il fut joyeux toute sa vie."

(Henri Gougaud : Le livre des chemins.)


Alors que je me préparais à vous écrire, je suis tombé "par hasard" sur le livre "Apprendre à s'aimer, un jour à la fois" et sur une page qui résume parfaitement ce que je voulais vous écrire...
J'emprunte donc ici les mots simples de Diane Gagnon qui vous résument bien ma démarche vers l'amour.

"Nous avons besoin d'un an pour apprendre à marcher et trois ans pour apprendre notre langue, à écrire et à compter. Si nous voulons apprendre un nouveau métier ou une seconde langue, nous devons investir du temps et des efforts.
Nous avons vécu vingt, quarante ou soixante ans avec nos difficultés personnelles, avec nos vieux comportements destructeurs, avec notre manque d'estime de nous-mêmes et avec nos blessures. Pourtant, lorsque nous consultons, nous voudrions que toutes ces difficultés, ces comportements, ces blessures et ce manque d'amour-propre soient réglés en deux ou trois rencontres d'une heure?
Après avoir investi temps et argent dans nos études, notre maison, est-ce tout ce que nous sommes prêts à investir en nous-mêmes ? Pour apprendre à s'aimer et guérir de nos blessures, la solution miracle, la baguette magique  et le prestidigitateur, ça n'existe pas !
Si nous voulons réellement sortir de nos vieux modèles, si nous avons assez souffert et désirons plus que tout être bien avec nous-mêmes et apprendre à nous aimer vraiment, accordons-nous le temps, l'énergie, l'amour, la compassion et parfois l'investissement en soutien pour y arriver.
Lorsque nous prenons du poids pendant trente ans, nous ne le perdons pas en trente jours ! De même, lorsque nous ne nous aimons pas en trente ans, nous n'apprenons pas à nous aimer en trente jours ! Donnons-nous le temps, les moyens et les ressources pour y arriver. Soyons bons pour nous et investissons en nous.
Apprendre à s'aimer, c'est l'ouvrage de toute une vie, un jour à la fois."